Belvie, premier chocolat belge en circuit court made in Vietnam: «le fair trade, c’est du marketing»

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Belvie, premier chocolat belge en circuit court made in Vietnam: «le fair trade, c’est du marketing»

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Belvie est un chocolat belge fabriqué... au Vietnam. Suivant le principe du «bean to bar», son créateur sélectionne lui-même ses fèves dans le delta du Mekong ou sur les plateaux asiatique. On goûte cette rareté en primeur.

Marc Vanborren est étonné. Avec ses chocolats Belvie, il est le seul chocolatier étranger invité au Salon du Chocolat de Bruxelles. «Étranger», avec un nom en «van-»? Oui et non en fait: ce Belge né au Congo lance tout juste ses tablettes Belvie, le premier chocolat belge 100% fabriqué... au Vietnam. Et 100% «bean to bar», cette tendance anglo-saxonne qui assume la production du chocolat «de la fève à la tablette».

Déclinés en 4 tablettes de 80gr à 70% de cacao, les chocolats Belvie (pour «Belgique» et «Vietnam») embarquent des notes fruitées de myrtilles et abricots, mais aussi de menthe et de litchis. On a goûté ces créations en première belge avec son producteur, qui réussit donc à fabriquer un chocolat belge en circuit court. Une gageure...

Marc Vanborren, comment en êtes-vous arrivé à lancer votre chocolat au Vietnam?

J’ai commencé à réfléchir il y a deux ans. Je suis né et j’ai vécu au Congo: les plantations, c’est dans mon ADN. J’ai fait du trading de matériel minier, j’ai travaillé dans un bureau de change, j’ai tenu un magasin de meuble à Bruxelles et même une baraque à frites en Russie. J’ai vécu 10 ans à Dubaï. Mais depuis peu, je suis tombé amoureux du cacao. J’ai acheté des fèves et j’ai fait des essais dans ma cuisine. Puis j’ai franchi le pas. Et je me suis installé au Vietnam.

Votre usine tourne depuis quand?

Nous avons démarré l’usine en janvier 2016. Et en 5 mois, on était prêt à produire. Au Vietnam, c’est assez compliqué de se lancer car tout passe par l’État, qui doit goûter avant d’accorder les autorisations. Mais tout s’est bien passé: nous entretenons de très bons rapports.

Vous produisez donc tout au Vietnam?

De la ferme à la tablette, oui! On ne travaille pas avec les coopératives, mais en direct avec les fermiers. Cela nous permet de ne pas rétribuer d’intermédiaire mais de payer le producteur immédiatement, à des prix plus élevés que les exigences du commerce équitable. Mais nos moules, nos sucres et nos emballages aussi sont vietnamiens.

Le «fair trade», vous n’y croyez pas?

L’échange nord-sud, je n’y crois pas trop, non. Disons que tout ça, c’est une histoire de communication et de marketing. Ainsi, comment comprendre que les matières premières entrent en Europe sans taxe alors que les produits finis, comme un chocolat par exemple, doivent payer? Ce n’est pas aider le tiers-monde, ça! C’est pourquoi nous privilégions le contact direct avec les fermes.

Le cacao est cher au Vietnam?

Nous payons 4 dollars le kilo, pour 1 dollar en Afrique. Nos tarifs atteignent le double de ce qu’exige le commerce équitable. Mais il faut donner ces sommes, sinon les fermiers cultiveraient du pomelo: faire pousser du cacao ou autre chose, ils s’en foutent un peu.

D’où viennent vos fèves?

Nous nous fournissons dans le delta du Mékong d’une part et dans les plateaux d’autre part. Le climat très humide permet d’obtenir un cacao très typique. Le processus «bean to bar» induit aussi des chocolats qui peuvent varier en début ou fin de saison, comme le vin.

Pourquoi cette présence au Salon du Chocolat de Tour & Taxis?

Nous répondons à une invitation, après une présence sur un salon français. Cette visite est notre premier voyage en Belgique, où nos chocolats n’ont jamais été goûtés. Je suis d’ailleurs très fier de ne pas voir d’autre producteur «exotique» au salon. Notre ambition est d’y prendre des contacts, de dénicher des importateurs et des distributeurs dans différents pays européens.

Des projets?

J’aimerais rehausser le taux de cacao de 70 à 80%. mais toute la science du chocolatier est là: faire grimper le taux de cacao en gardant en chocolat mangeable. Et puis, j’aimerais sortir un chocolat embarquant du café vietnamien. Il s’appellerait le «good morning Vietnam»

(Source info: www.lavenir.net)

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