La Corée à l'assaut du Vietnam et de l'Indonésie

Vous êtes ici : Actualité » La Corée à l'assaut du Vietnam et de l'Indonésie

Economie

La Corée à l'assaut du Vietnam et de l'Indonésie

La Corée à l'assaut du Vietnam et de l'Indonésie
Agrandir le texte
Réduire le texte
Imprimer
Envoyer à un ami

Ces deux pays sont les cibles prioritaires de l'agressive diplomatie économique de Séoul, avec en ligne de mire des contrats majeurs dans l'énergie.

La vague coréenne souffle sur l'Asie du Sud-Est, nouvel eldo­rado des chaebols, les géants coréens de l'industrie. En 2012, la région est devenue la première destination des investissements de la Corée du Sud dans le monde, devant Pékin et désormais son second partenaire commercial avant l'Union européenne (UE) et les États-Unis. Les Samsung, LG et autres conglomérats industriels se ruent à l'assaut de l'Asean en surfant sur la vogue de la musique K-pop pour tirer profit de la croissance spectaculaire des nouveaux dragons du Sud. Signe des temps, la présidente Park geun-hye fera une longue visite d'État en Indonésie dans la foulée du sommet de l'Apec, après avoir visité le Vietnam, le mois dernier.

Ces deux pays sont les cibles prioritaires de l'agressive diplomatie économique de Séoul, avec en ligne de mire des contrats majeurs dans l'énergie. La présidente Park espère vendre des centrales électriques à l'archipel indonésien en plein décollage dans la foulée d'importants contrats militaires, tel le chasseur d'entraînement T50 ou la vente de sous-marins. Depuis 2007, les échanges bilatéraux avec le nouveau géant asiatique ont doublé pour atteindre 30 milliards de dollars.

La diplomatie de la K-pop

À Hanoï, la dirigeante a conclu un accord dans le nucléaire se plaçant en pole position pour rafler la construction du prochain réacteur vietnamien. La première centrale atomique vietnamienne devrait être mise en chantier par les Russes, l'année prochaine. Le régime vietnamien en quête d'investisseurs a tissé des liens étroits avec Samsung, qui inaugurera l'an prochain une seconde usine géante capable de produire plus de 100 millions de téléphones par an. Bénéficiant d'une main-d'œuvre à bas coût et étroitement encadrée, le géant de l'électronique s'est rendu indispensable: il pèse à lui seul 11 % des exportations du Vietnam!

L'offensive coréenne dans la région est tous azimuts, marchant sur les traces du rival japonais à l'image de Korean Air qui a ouvert un vol direct vers Rangoun dès les premières heures de l'ouverture birmane. À l'heure où les chaebols s'inquiètent du yen faible et de la concurrence chinoise accrue, l'Asean devient une nouvelle frontière prioritaire. «Nous menons une stratégie de diversification des investissements. Le premier facteur est industriel avec pour ambition de produire à bas coût pour réexporter. Mais il s'agit également de répondre à la demande croissante des nouvelles classes moyennes» de ces pays en forte croissance, explique Kim Kyunghoon, expert au Samsung Economic Research Institute (Seri).

Et Séoul possède un atout de charme pour séduire ces nouveaux consommateurs: son «soft power» culturel, illustré par le succès foudroyant de ses feuilletons et groupes de musique, auprès des jeunes générations, de Bangkok à Manille. Ces pop idols sous contrats avec les chaebols sont le fer de lance de leur campagne de publicité et rapportent des parts de marché. La Corée du Sud bénéficie également d'une image positive auprès des élites de la région qui rêvent d'imiter son «miracle économique».

Les groupes de construction sud-coréens se sont engouffrés dans la brèche: en 2012 seulement, ils ont décroché 11 milliards de dollars de contrat dans cette région saisie par la fièvre des infrastructures. Pour Séoul, la ruée vers le sud ne fait que commencer.

(Source info: www.lefigaro.fr)

Nouveau Envoyer à un ami