Salon du chocolat: Marou, de la finance à l'artisanat au Vietnam

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Salon du chocolat: Marou, de la finance à l'artisanat au Vietnam

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PARIS (AFP) - Vincent Mourou était dans la pub, Samuel Maruta, financier. De leur envie de changer de vie et de leur rencontre dans la jungle est née "Marou", une fabrique de chocolat 100% artisanale installée au Vietnam, "espoir de la chocolaterie française" du  Salon du chocolat 2012.
 
Installée dans un faubourg de Hô-Chi-Minh (ex-Saigon), cette petite fabrique-laboratoire a entamé sa production fin décembre 2011: huit à dix tonnes de tablettes de chocolat exclusivement noir", emballées dans du papier kraft joliment décoré (cinq euros l'unité), au bon goût de la terre du delta du Mékong et de trois autres provinces vietnamiennes situées plus au nord.
 
De la cabosse à la vente, Vincent, 40 ans, et Samuel, 38 ans, qui se présentent comme des "faiseurs de chocolat", s'occupent de toute la chaîne.
 
Travaillé par un jeune chocolatier français qui n'a "pas hésité une seconde à les suivre", Arnaud Normand, 29 ans, leur chocolat se vend comme des petits pains dans les hôtels, boutiques et épiceries fines au Vietnam ainsi qu'à l'exportation en Europe, aux Etats-Unis et en Australie.
 
"Nous travaillons avec une douzaine de familles de fermiers qui cultivent du cacao sur des petites parcelles de deux à trois hectares. On leur rend visite chaque semaine, on planifie tout avec eux, on teste les fèves, on discute la fermentation", expliquent à l'AFP les deux quadras aux visages rieurs.
 
Une dizaine de personnes travaillent à la fabrique dont M. Hoa, leur "éclaireur", employé parallèlement au parc naturel national.
 
"Etudiant, j'avais passé trois mois au Vietnam et j'avais adoré. A la fin d'une mission pour ma banque en 2010, j'ai décidé de rester avec ma famille. J'ai appris le vietnamien et je me suis mis à la recherche d'un nouveau projet de vie avec du sens", explique Samuel, de père japonais.
 
L'ombre des cocotiers
 
"J'en avais marre de travailler pour les autres et pour le fric", ajoute cet ancien salarié de la Société Générale.
 
"Moi je voulais découvrir de nouveaux pays, de nouvelles valeurs, mais surtout moi-même. Arrêter de faire des films publicitaires, ce qui ne me donnait plus aucune satisfaction", dit Vincent.
 
En 2010, les deux compères se rencontrent lors d'un bivouac dans la jungle vietnamienne, "une passion commune". "On s'est revu au cours d'un dîner et on a parlé de nos recherches sur le cacao", raconte Samuel.
 
"Il pousse naturellement à l'ombre des grands arbres de la canopée et sa culture peut être une façon de protéger la forêt et la biodiversité, c'est l'idéal", ajoute-t-il.
 
Au Vietnam, le cacao pousse à l'ombre des cocotiers et permet aux fermiers "de doubler leurs revenus", selon lui.
 
"On a d'abord essayé avec deux kilos de fèves dans le four à gaz de Samuel. On a torréfié nos fèves, on les a mixées, on a ajouté du sucre de canne, du beurre de cacao. On a goûté et on a su immédiatement qu'on tenait un truc", raconte Vincent.
 
Leurs recherches et leur ténacité ont été récompensées, puisque le Salon du chocolat 2012 qui se tient jusqu'à dimanche à Paris les a couronnés "espoirs de la chocolaterie française".

(source media: tempsreel.nouvelobs.com)
 

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