Un Brignolais faiseur de chocolat au Vietnam

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Un Brignolais faiseur de chocolat au Vietnam

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Au Vietnam, Vincent Mourou fabrique ses douceurs, du cacao aux tablettes

Le petit-fils de Pierre Rochebois, cofondateur de l’entreprise Blanc et Rochebois, a créé en Asie du sud-est, avec son associé, la société Marou. Du cacao aux tablettes, l’épopée est dense.

Pour lui, Brignoles [commune située dans le département du Var] rime avec famille, amis et vacances d'été. Les attaches sont fortes en terre centre varoise pour Vincent Mourou. Le petit-fils de Pierre Rochebois (cofondateur de l'entreprise Blanc et Rochebois) et fils de Rose (ancienne directrice de l'école maternelle) pose donc avec plaisir ses valises du côté de la ville sous-préfecture. La dernière visite de ce quadragénaire qui a vu du pays avait en plus une saveur professionnelle.

Il a, en effet, fait étape chez Lafitau et Clément. Le pâtissier devrait travailler prochainement avec ses produits (1). Le chocolatier, lui, a déjà franchi le pas.

Vincent Mourou s'est lancé dans ce que l'on pourrait qualifier d'aventure. Sur son aspect pittoresque, exotique, d'entreprise en tout cas, mais certainement pas au hasard, sans réflexion.

Des USA à l'Asie

Le natif du Québec a la tête sur les épaules, fort de solides connaissances et expériences. Les bancs des établissements scolaires à Rochester, dans l'état de New York - où son père, chercheur en physique, est parti travailler - sont loin. Comme ceux de l'université du Michigan.

Depuis longtemps, un trait a été tiré sur les quatre ans d'études de médecine aux États-Unis. Après les avoir franchies pendant neuf ans, il a aussi refermé les portes d'Hollywood, le montage, l'image, le travail avec les réalisateurs comme Steven Soderbergh. Il est parti dans la pub, en Europe, à Londres pour revenir à San Francisco, chargé de gérer un bureau.

Une vie dense. Trop. « J'en avais un peu marre de tout ça. Il fallait que je me réinvente. Que je voyage. Que je trouve quelque chose de nouveau, d'original à faire.»

Direction le sud du Vietnam. « J'ai découvert un pays sympathique, dynamique. » Huit mois après son arrivée, il participe à un trekkingdans la jungle. « Je rencontre Samuel Maruta, ancien directeur adjoint de la filiale de la société générale. » Un mois plus tard, ils se retrouvent à la fac où ils suivent « des cours intensifs de vietnamien ».

« Il y avait de la puissance »

Les contacts se nouent. Ils évoquent l'envie de monter des projets, de faire quelque chose avec du cacao. Chacun de leur côté, ils entreprennent des recherches.

Puis un jour… « On boit un verre et on décide d'aller ensemble à la campagne, à 80 km de Saïgon, dans une ferme pour chercher du cacao. C'était le 1er février 2011 avant les vacances du Têt. On repart avec deux kilos. Sur le trajet, on réfléchit à ce qu'on peut faire prochainement. Et on se dit pourquoi pas dans le chocolat. Arrivé chez lui, on met les graines au four. On les fait torréfier. On les passe au broyeur. Nous n'avions pas tout l'équipement mais on voulait voir. Ça devient une pâte épaisse, granuleuse mais très aromatique. Il y avait de la puissance. » Les deux expatriés flairent le potentiel. « Notre souhait était de faire de la qualité. D'apporter quelque chose de bon. De partager. »

Originalité, authenticité et plaisir sont les maîtres mots qui les ont poussés à créer la société Marou. Du choix du cacao à la confection des tablettes, ils ont tout appris sur le tas. Partis de zéro, ils sont maintenant arrivés à s'ouvrir sur le monde en proposant du 100 % vietnamien. En mettant en avant atouts et particularités.

« Le terroir apporte une panoplie de goûts très marqués.» Leur chocolat est « très intense. Il n'y a pas d'amertume, pas d'astringence ».

(1) En mars prochain pour un week-end consacré aux éclairs.

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En neuf mois, l’affaire était lancée

L'évolution de la société Marou (1) « est extraordinaire ». Mais, au départ, Vincent Mourou et son associé empruntaient une voie avec quelques zones d'ombre.

« Nous étions isolés. Pas du milieu. Sans expérience ni connaissance dans le domaine. Le pays n'est pas connu pour son cacao. Et il n'y a pas, non plus, de grande marque. »

Il a donc fallu aux deux hommes s'initier à l'art du chocolat, du choix du cacao à la confection des tablettes.

En neuf mois, l'affaire était lancée. « De l'obtention de la licence à l'achat des machines, jusqu'à l'ouverture de l'atelier le 28 novembre 2011. » Rien n'a été  laissé au hasard, en priorité la qualité, « avec une histoire derrière et un soin particulier pour l'emballage ». Sur ce point, l'impression de l'étiquette est en sérigraphie et ils font appel à des designers. Ces derniers présentent le produit sur leurs sites et blogs.

Le déclic. La fenêtre Internet est grande ouverte et suscite l'intérêt. « Les gens du métier ont commencé à nous contacter. On recevait des e-mails tous les jours. Les membres de la confédération des chocolatiers et confiseurs ont visité nos installations. » De grands noms de l'univers du chocolat et de la pâtisserie ne cachent pas leur enthousiasme.

Les tablettes de chocolat noir - sept différentes de cinq provinces du Vietnam - sont présentes notamment dans les rayons d'épiceries fines de quinze pays (États-Unis, Allemagne, France…). « C'est en Suède où on vend le plus. » La première année, la production était de 600 kg en moyenne par mois. Elle est passée à près de 1 500 kg. « Ça commence à être intéressant. »

Mais pas question, pour les associés, de franchir le pallier de l'artisanat. Ils tiennent à sélectionner le cacao par sac. Et proposer un chocolat « authentique, pur ».

(1) Première syllabe du nom de Samuel Maruta et deuxième du nom de Vincent Mourou.

Possibilité de commander par correspondance sur le site delikats.com

(Source: www.varmatin.com)

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