Un pays attractif, sauf pour les entreprises françaises?

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Un pays attractif, sauf pour les entreprises françaises?

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(Le Monde) - Depuis 2007, le Vietnam est considéré comme le troisième pays le plus attractif du monde, après la Chine et l'Inde, pour les investissements directs étrangers (IDE). La France y est néanmoins assez peu présente - avec un stock d'IDE de trois milliards de dollars (2,5 milliards d'euros), elle est 13e. Loin derrière Taiwan, la Corée du Sud, la Malaisie, le Japon et Singapour, qui procurent les deux tiers de stocks d'IDE ; loin aussi derrière les Etats-Unis et le Canada. Pourtant, dans les années 1990, la France était le premier investisseur occidental.

Pour Alain Cany, président de la chambre de commerce européenne au Vietnam, comme pour Jean-Michel Caldagues, conseiller du commerce exterieur, les Français ont eu "un problème de timing". Ils sont arrivés au début de la décennie 1990, croyant trouver un nouvel eldorado, persuadés que le pays allait se développer rapidement. Espoir déçu. Le Vietnam n'était pas prêt. Lorsque survient la crise asiatique en 1997, la "fièvre vietnamienne" retombe. La plupart des sociétés étrangères quittent le pays, pour ne plus y revenir, lui préférant la Chine.

Quand la seconde phase du Doi Moi (l'ouverture économique) est mise en oeuvre au début des années 2000 et que le Vietnam décolle pour de bon, les Français ne sont pas au rendez-vous. Si de grands groupes tels qu'Alcatel, Total, Alstom sont toujours là, la Lyonnaise des eaux est aux abonnés absents, de même que les principaux noms de l'automobile. Lafarge a une présence réduite. Les Potasses d'Alsace - premier investisseur français il y a vingt ans - sont aussi parties. Les banques, elles, sont presque inexistantes.

 Absence

"Ce qui manque, ce sont les PME. En France, on considère le Vietnam comme un marché difficile d'accès, ce qui n'est plus vrai car les règlementations se sont considérablement assouplies", souligne Jean-Michel Caldagues, regrettant que dans tous les gros marchés d'infrastructures - routes, ports, aéroports - la France fasse défaut. Ainsi, elle ne fait pas partie du projet concernant le nouvel aéroport de Saïgon, obtenu à ce stade par un consortium suisse allemand.

Alain Cany déplore d'autant plus cette absence que, dit-il, le Vietnam est "un tissu fertile pour les PME car il est à leur échelle", à l'inverse de la Chine. "Ici, on peut réussir avec un petit investissement et procéder par étapes, souligne-t-il. La France dispose encore d'un avantage au moins sentimental au Vietnam. Encore faut-il savoir être modeste et ne pas se montrer arrogant."

Florence Beaugé

(source : www.lemonde.fr)

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