Vietnam: La mère des guerres modernes. Documentaire ARTE

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Vietnam: La mère des guerres modernes. Documentaire ARTE

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9 épisodes, en ligne jusqu'au 21/10/2017 . DVD en vente sur ARTE 


Ken Burns et Lynn Novick font revivre de manière inédite la guerre du Viêtnam au plus près de ceux qui l’ont vécue, Vietnamiens et Américains, dans une fresque documentaire digne d’"Apocalypse Now "ou de "Voyage au bout de l’enfer". En neuf épisodes, les réalisateurs retracent ces trente années de soulèvements et de destructions, qui firent plus de trois millions de morts, à travers les récits intimes de près d’une centaine de témoins. Simple militaire ou dirigeant politique, journaliste ou activiste, déserteur, diplomate ou sœur d’un soldat défunt, tous ont fait, observé ou subi cette tragédie aux dimensions épiques, mère de toutes les guerres modernes. Au fil d’une narration où le rythme s’accélère d’épisode en épisode, une foule d’archives inédites, fruit de dix ans de recherche, associée à de célèbres photos, des films amateurs ou des enregistrements sonores dévoilant les coulisses de la Maison-Blanche, racontent l’histoire de la fin du colonialisme, de la montée en puissance de la guerre froide et de la victoire d’un peuple de paysans contre la machine de guerre la plus dévastatrice au monde. Ou l’histoire d’un conflit qui a divisé l’Amérique et l’opinion mondiale pour toujours.

 

1er volet ( 1/9): Indochine, la fin (1858-1961).
Au terme d’une guerre longue et brutale, les révolutionnaires indépendantistes du Viêt-minh, menés par Hô Chi Minh, mettent fin à près d’un siècle de domination coloniale française

Les accords de Genève, signés après la chute de Diên Biên Phu en 1954, divisent le pays en deux. Au Nord, le Viêt-minh communiste, soutenu par la Chine et l’URSS, veut réunifier le pays. Au Viêtnam du Sud, pris dans la logique d’une guerre froide qui s’intensifie, les États-Unis apportent leur soutien au régime autocratique du président Diêm. Début 1961, la ligne dure prônée par Lê Duân, premier secrétaire du Viêt-minh, encourage la guérilla menée dans les zones rurales du Sud par le "Viêt-cong" – surnom donné par leurs ennemis au bras armé du FNL, fondé par les indépendantistes du Sud.

 

Deuxième volet :Conseillé par le ministre de la Défense Robert McNamara, favorable au concept de "guerre limitée", le président Kennedy envoie des bataillons des forces spéciales combattre, aux côtés de l’armée sud-vietnamienne, l’insurrection viêt-cong qui gagne du terrain. Il autorise aussi l’usage du napalm et de l’agent orange, un défoliant qui ravage les campagnes. Dans les villes, la contestation monte contre le régime corrompu du président Diêm, dont le frère, Ngô Dinh Nhu, réprime avec violence les manifestations bouddhistes. Washington s’en inquiète et Neil Sheehan, alors jeune reporter au Viêtnam, est confronté à une réalité plus complexe que prévue. Fin 1963, Diêm et Nhu sont renversés puis exécutés, peu avant l’assassinat de Kennedy.

 

 Troisième volet : Le bourbier (janvier 1964-décembre 1965).
Alors que le chaos menace à Saigon, où huit gouvernements se succèdent en dix-huit mois, Hanoï et le Viêt-cong multiplient les offensives dans le Sud. Le président Johnson, qui hérite d’une situation complexe à la mort de Kennedy, réplique en lançant des raids aériens sur le Nord-Viêtnam, puis, élu triomphalement fin 1964, envoie les premières troupes de marines au Sud-Viêtnam. L’opération "Rolling Thunder", qui noie le Nord-Viêtnam sous les bombes, alimente une opposition grandissante sur les campus universitaires. La mère et la sœur de Denton "Mogie" Crocker racontent comment ce garçon exalté parvint à se faire enrôler à 17 ans. Fan de Hemingway, la jeune Lê Minh Khuê a rallié l’armée nord-vietnamienne à 16 ans, après la destruction de son village par l’aviation américaine.

 

 Quatrième volet : Le doute (janvier 1966-décembre 1967).
Le président Johnson envoie toujours plus d’appelés au Viêtnam tandis que des troupes nord-vietnamiennes renforcent le Viêt-cong au Sud. Sous le feu permanent de l’aviation américaine, de nombreuses femmes, dont Lê Minh Khuê, maintiennent ouverte la piste Hô Chi Minh, qui permet au Nord d’acheminer armes et matériel au Sud. Juin 1966 : "Mogie" Crocker meurt au combat à 19 ans. La lutte contre la guérilla viêt-cong engendre trois millions de réfugiés dans le Sud. Été 1967 : la contestation antiguerre vire à l’affrontement et des émeutes raciales éclatent à Newark et Detroit. Le marine John Musgrave revit la férocité de la bataille de Con Thien, mais aussi le courage et la solidarité montrés par ses compagnons. Début 1968, Robert McNamara, en bout de course, quitte le ministère de la Défense. 

 

Cinquième volet : Révoltes (janvier-juillet 1968).
À la veille des célébrations du Têt (la fête du Nouvel An vietnamien), les troupes nord-vietnamiennes et les forces viêt-cong lancent une série d’attaques surprises coordonnées sur les grandes villes et les bases militaires à travers tout le Sud. Les combats font rage dans les rues de Saigon, où l’exécution sommaire d’un agent viêt-cong par le chef de la police est filmée en direct, faisant basculer l’opinion publique. À Hué, les assaillants de l’armée du Nord massacrent des civils avant de battre en retraite. Cette offensive est un échec militaire pour le Nord, qui subit d’énormes pertes, mais signe une défaite morale pour les États-Unis. Démobilisé, le caporal Roger Harris se sent déconsidéré parce qu’il est noir dans un pays déstabilisé par les émeutes raciales, la contestation et les assassinats successifs de Martin Luther King et de Robert Kennedy. 

 

Sixième volet : Fantômes (juin 1968-mai 1969).
De Paris à Prague, de Berlin à Washington, l’esprit de révolte gronde. Comme tous les jeunes Américains en âge d’être appelés, Tim O’Brien fait face à un choix moral déchirant. Au Nord-Viêtnam aussi, ce sont les jeunes gens les plus modestes qui partent se battre tandis que les fils de dignitaires étudient à l’étranger. Fin 1968, le président Johnson, démoralisé, renonce à se représenter et cède sa place à Richard Nixon qui est élu après avoir approuvé la répression policière des manifestations antiguerre de Chicago et en promettant la paix. Au Viêtnam, des milliers de civils innocents sont tués, et des témoins des trois côtés dénoncent la sauvagerie du conflit. 

 

Septième volet : Mer de feu (avril 1969-mai 1970.
Au printemps 1969, 543 482 soldats américains sont au Viêtnam et 40 794 ont perdu la vie. Le moral des troupes est au plus bas. Hal Kushner et Nguyen Tai, prisonniers de guerre, témoignent de leurs terribles conditions de détention, l’un au Nord-Viêtnam, l’autre au Sud. Un odieux massacre commis par des soldats américains à My Lai en mars 1968 est révélé au public et Carol Crocker, sœur du soldat "Mogie", manifeste contre la guerre. Le retour au pays est difficile pour le vétéran John Musgrave, qui manque de se suicider. Nixon commence à se désengager du conflit mais envoie en avril 1970 des troupes se battre au Cambodge. Une décision qui rallume les feux de la contestation, avivés par la mort tragique de quatre étudiants à l’université de Kent, Ohio.

 

Huitième volet : Guerre civile (mai 1970-mars 1973).
Avec le retrait progressif des troupes américaines, les forces sud-vietnamiennes, désormais seules, tentent en vain de couper la piste Hô Chi Minh au Laos. Leurs pertes sont terribles et, à Hanoï comme à Saïgon, des témoins déplorent la tragédie de cette guerre fratricide. John Musgrave rejoint le mouvement des Vétérans du Viêtnam contre la guerre, qui se fait entendre à Washington. Neil Sheehan publie dans le "New York Times" les "Papiers du Pentagone", un rapport confidentiel sur les dessous du conflit qui fragilise Nixon. Le monde entier proteste contre les bombardements massifs lancés par le président américain en réponse à une offensive nord-vietnamienne sur le Sud. Le photographe Nick Ut revient sur le contexte de sa photo d’une fillette brûlée au napalm. Fin 1972, Nixon est réélu haut la main, toujours soutenu par "la grande majorité silencieuse".

 

Dernier volet : L'effondrement (mars 1973 à nos jours).
Alors qu’éclate le scandale du Watergate, la plupart des forces américaines quittent le Viêtnam après la signature d’un accord entre Hanoï et Washington prévoyant le retrait des troupes en échange du retour des prisonniers américains. Nixon démissionne en août 1973 et les États-Unis réduisent leur aide financière à un Sud-Viêtnam déjà appauvri, qui fait face à un déferlement d’attaques du Nord. Les civils fuient en masse toujours plus au sud, à l’instar de Duong Van Mai Elliott qui évoque l’exil de sa famille lors de la chute de Saïgon, le 30 avril 1975. Le Sud se rend. Le processus de normalisation communiste accable les vaincus et écrase l’économie du pays tout entier, provoquant le départ de 1,5 million de boat people. Quarante ans plus tard, Vietnamiens et Américains impliqués dans cette guerre en cherchent toujours le sens.

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