Le métro de Hanoi, réponse à la congestion des déplacements intra-urbainsLigne 2 du métro de Hô Chi Minh-Ville

A partir de 15h30, les rues de Hanoi se bouchent progressivement, jusqu’à 17h environ, apogée de « l’heure de pointe ». Vélos, cyclopousses, motos, autos : la circulation dans la capitale vietnamienne se dégrade très nettement ces dernières années. En cause, l’augmentation de la population (3 millions d’habitants, 5,5 en 2030,
selon les prévisions des autorités locales), l’expansion de la surface urbaine (+4,6% par an) et la motorisation des ménages. Entre 1995 et 2005, le trafic des cyclomoteurs a été multiplié par six, celui des automobiles par trente !

Pour l’instant, seul le bus représente une alternative au déplacement individuel. Malgré la réorganisation de son réseau, en 2001, et la multiplication par trente de sa fréquentation en six ans, celui-ci ne répond plus au besoin croissant de voyages intramuros. Face à l’urgence de « la crise des transports urbains », la Ville de Hanoi a adopté un plan directeur, mis à jour en 2007-2008, qui prévoit un réseau de cinq lignes de métro (achevé à l’horizon 2030).

L’AFD participe au financement du métro Nhon – Gare de Hanoi, considéré comme « ligne-pilote ». Longue de 12,5 km (8,5 km en aérien, 4 km en souterrain) à sa mise en service, prévue en 2015, elle sera prolongée à 21 km en 2020, puis 33 et 48 km en 2030.
Côté français, l’AFD, la Réserve Pays Emergents (RPE), le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), et la Région Ile-de-France apportent leur concours au projet. La Banque Européenne d’Investissement (BEI) et la Banque Asiatique de Développement (BAsD) complètent le tour de table. Le maître d’ouvrage, le service municipal Hanoi Metropolitan Rail Transport Project Board (HRB), a fait appel pour l’ingénierie de la ligne au groupe français SYSTRA.

Objectifs

Un déplacement sur deux assuré par les transports collectifs. C’est l’objectif, à l’horizon 2020, du schéma directeur de la Ville de Hanoi. Le métro Nhon – Gare de Hanoi accueillera 157 000 voyageurs par jour à sa mise en service, 428 000 en 2020, et, après prolongations de la ligne, 750 000 en 2030.
D’une manière générale, le développement des transports collectifs urbains permet de:

- soutenir la croissance économique et la productivité des activités de la cité ;
- accroître la mobilité des populations, leur accès aux soins et à l’éducation, et leur intégration dans la vie économique (en particulier les femmes, qui disposent moins que les hommes de moyen de locomotion propre, et les populations les plus pauvres) ;
- contenir la pollution urbaine et améliorer les conditions de vie des habitants.

La ligne de Hanoi répond aux exigences des orientations de l’AFD en matière de transport : approche multimodale, maîtrise de la congestion urbaine et des émissions de gaz à effet de serre.

Descriptif du projet

Le financement de l’AFD concerne la ligne initiale (les 12,5 km). Le prêt est dédié aux infrastructures de génie civil (viaduc et dépôt), à celles électro-ferroviaires, au contrôle technique et à la certification des travaux. La subvention de 500 000 euros appuie, par ailleurs, l’organisation institutionnelle d’un réseau intégré des transports urbains et de l’exploitation de la ligne.

Développement urbain Vietnam

Sur le terrain SYSTRA, sous le contrôle de HRB, prépare les études techniques détaillées et les dossiers d’appel d’offres de travaux et de fournitures. Le principal défi d’ingénierie tient à la nature des sous-sols marécageux dans la région de Hanoi, propices à la formation de poches d’eau.

Dans le cadre de l’appui institutionnel à HRB, seront soulevées les questions de tarification et de l’équilibre financier de l’exploitation de la ligne. L’hypothèse retenue pour la ligne Nhon – Gare de Hanoi est un billet de métro 1,6 fois plus cher que celui du bus (actuellement à 3 500 dongs, soit 0,13 euros). Ce tarif permettrait de couvrir les dépenses d’exploitation par la vente des titres de transports, à partir de 2017. Les coûts
d’investissements seraient remboursés à partir de cette date également, et plus largement à partir de 2027.
Impacts
Le projet Nhon – Gare de Hanoi économisera environ 20 000 T eq. CO² d’émissions de gaz à effet de serre par an, soit 400 000 T eq. CO² entre 2010 et 2030. Selon les études
financées par le FFEM, le développement des transports collectifs dans la ville de Hanoi devrait diviser par deux les émissions de polluants locaux à l’horizon 2020. La
consommation énergétique serait réduite de 30%. En prime, le nombre d’accidents de la circulation, évalué – en l’absence de projet – à 3 500 par an (dont 900 mortels) serait ramené à 2 100 (dont 500 mortels).
En proposant un déplacement à un prix très abordable pour les clients, le métro se veut facteur de promotion des catégories sociales les plus faibles. Il structurera l’environnement urbain : autour des stations se développent commerces et activités culturelles.

Dates et montants

Démarrage : 2006.
En 2009, le coût du projet s’élève à 749 millions d’euros (hors-taxes).
Financement de l’AFD :
- 110 millions d’euros sous la forme d’un prêt. 80 millions ont été octroyés le 21 décembre 2006. Puis, suite à la révision du coût du projet (mise à niveau technique, inflation), le gouvernement vietnamien a demandé à l’AFD de porter son prêt à 110 millions d’euros.
- 500 000 euros de subventions pour l’appui institutionnel.

Vidéo du projet Hanoi

Ligne 2 du métro de Hô Chi Minh-Ville

Promoteur – Intermédiaire Financier

Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville

 

Localisation

• Viet-Nam

Description

Objectifs

Commentaires

Secteur(s)

• Transports

Montant BEI envisagé (montant approximatif)

150 millions d’EUR au maximum.

Coût total (montant approximatif)

1,7 milliard d’EUR.

Aspects environnementaux

Passation des marchés

Statut

Signé   -   06/12/2010.