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Chine Méridionale: bras de fer pour un bras de mer

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Chine Méridionale: bras de fer pour un bras de mer

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Saisie par les Philippines, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye doit se prononcer mardi sur certaines limites territoriales dans ces eaux riches en ressources et en conflits. Avec les Etats-Unis en gendarme et Pékin dans le viseur.

Perdu en pleine mer, c’est un petit atoll traversé par de forts vents contraires. Le récif de Scarborough, à 220 kilomètres des côtes philippines, illustre le bras de fer actuel entre la Chine et ses voisins, qui ont en commun les eaux riches en ressources halieutiques et géologiques ainsi que les routes commerciales de la mer de Chine méridionale. Scarborough est au cœur des rivalités qui se sont exacerbées ces quatre dernières années dans une région lancée dans une surenchère sécuritaire et une militarisation accrue des îles et des territoires. Scarborough est l’une des revendications historiques d’une Chine toujours plus hégémonique et militairement conquérante, qui revendique 80 % de cette Asie des mers.

Jadis aux mains des Philippins, l’atoll a été accaparé par Pékin en 2012 à l’issue d’escarmouches navales civilo-militaires entre les deux pays. En janvier 2013, l’administration du président philippin Benigno Aquino III a saisi la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye afin de trouver une issue légale à l’envahissement chinois. Scarborough est donc l’un des points cruciaux du contentieux sur lequel la CPA doit rendre mardi un avis très attendu.

Les cinq juges devront préciser «le statut de certains éléments maritimes en mer de Chine méridionale et les droits qu’ils peuvent générer», tout en se prononçant sur «la légalité de certaines actions menées par la Chine [dans ces eaux], que les Philippines estiment être en violation de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer», indiquait la CPA en octobre, après s’être déclarée compétente.

Les Chinois ont d’ores et déjà prévenu qu’ils ne tiendraient pas compte de la décision. Si celle-ci leur était défavorable, ils ont même annoncé leur intention de quitter la convention, qu’ils ont ratifiée il y a vingt ans. Rodrigo Duterte, le nouveau président philippin, en apparence moins va-t-en-guerre que son prédécesseur mais plus imprévisible, s’est dit prêt au dialogue avec Pékin après le jugement de la cour. Vendredi, son ministère des Affaires étrangères allait plus loin, proposant aux Chinois de partager les ressources naturelles des régions disputées.

Excursions

Loin de n’être qu’un simple différend juridique entre Manille et Pékin, l’affaire participe d’un climat tendu. Il pourrait inspirer les Etats de la région très remontés contre les accaparements chinois, où les Etats-Unis entendent jouer le gendarme. Les Américains viennent d’aligner dans les eaux philippines deux porte-avions avec leurs flottilles, 140 avions de chasse et près de 12 000 hommes lors d’exercices grandeur nature qui n’avaient pas eu lieu depuis deux ans.

Au nom de la «liberté de navigation», ils multiplient les excursions dans ces eaux disputées et les mises en garde. «Nous exhortons les deux parties à appliquer la décision» de justice et à «éviter toute action ou déclaration provocatrices», affirmait jeudi Abraham Denmark, haut responsable civil du Pentagone en charge de l’Asie orientale, lors d’une audition au Congrès. Les Chinois suivent de près les mouvements des vaisseaux et des avions américains, n’hésitant jamais à manifester leur présence et se déclarant «prêt pour toute confrontation militaire. […] Même si la Chine ne peut rivaliser avec l’armée américaine sur le court terme, elle doit être capable de [lui] faire payer un coût impossible à supporter si elle intervient par la force dans le différend en mer de Chine méridionale. […] Il est naïf de croire que la Chine va avaler la pilule amère d’une humiliation», écrivait le quotidien Global Times dans un édito, mardi.

«Nous sommes face à un clash des volontés. La Chine avance ses pions. Elle est une puissance insatisfaite. En face, il y a la volonté de la faire entrer dans les normes internationales. Les risques d’accrochage sont très sérieux dans le domaine aérien, où le pire peut advenir en quelques secondes, redoute Nadège Rolland, directrice de projet pour les affaires politiques et de sécurité au National Bureau of Asian Research, un think tank installé à Washington. La Chine se sent pousser des ailes. Elle affiche ses capacités militaires et sa volonté politique dans des actions de harcèlement quotidien avec différents pays.»

Au-delà de l’escalade verbale, la région a un lourd passif de tensions et d’attaques meurtrières. En 1974 et 1988, le Vietnam a perdu plus de 140 hommes après des affrontements avec les Chinois dans les archipels des Paracels et des Spratleys. A la mi-juin, l’Indonésie, qui ne revendique rien en mer de Chine méridionale mais défend bec et ongles son espace maritime, n’a pas hésité à tirer sur des bateaux de pêche chinois qui braconnaient près des îles Natuna. Le président Jokowi s’est même offert une visite très officielle et très médiatisée, le 23 juin, pour rappeler la souveraineté indonésienne.

Verrouiller la zone

C’est dans cette atmosphère régionale très dégradée que le tribunal d’arbitrage va s’exprimer. Il est d’abord appelé à statuer sur la validité de la «ligne en neuf traits» défendue par Pékin (lire pages 20-21). Selon une carte présentée à l’ONU en 2009, et mettant en avant ses «droits historiques» qu’elle n’hésite pas à faire remonter au XIIIe siècle, la Chine a étendu sa souveraineté sur rien de moins que 80 % de la mer de Chine méridionale. Quand les Etats riverains (Brunei, Malaisie, Philippines, Taiwan et Vietnam) ne revendiquent des droits que sur des îles ou des îlots. «La CPA indiquera si ce tracé est conforme ou non avec le droit de la mer, analyse François-Xavier Bonnet, géographe et chercheur associé à l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine (Irasec). Elle va montrer que le droit historique ne fonctionne pas pour cette question.» Ensuite, les juges de La Haye auront à déterminer la nature de certains récifs, hauts-fonds et éléments géologiques dans la région, notamment dans la zone des Spratleys. Illustration symbolique de cette entreprise de définition, la Cour permanente d’arbitrage aurait à déterminer si Scarborough «est un rocher, ne bénéficiant alors que d’une mer territoriale, ou bien une île dotée d’une zone économique exclusive».

L’atoll est autant un symbole qu’un enjeu stratégique. Si dans les îles Spratleys et Paracels, Pékin bétonne à tout-va depuis 2013, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d’atterrissage, postes d’observation et rampes de lancements de missiles, il s’est bien gardé pour l’instant d’en faire de même avec cet atoll en forme de triangle. «Une ligne rouge serait alors franchie, analyse Jay L. Balongbacal, directeur de l’Institut des affaires maritimes et du droit de la mer à l’Université des Philippines. La liberté de navigation serait menacée et la Chine s’adjugerait le contrôle de la région, Scarborough étant la pièce finale pour verrouiller la zone entre les Paracels et les Spratleys.»

«Grande muraille de sable»

Début juin, en marge du forum sur la sécurité Shangri-La à Singapour, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a mis en garde Pékin contre «toute action provocatrice et déstabilisatrice» dans la zone autour de l’atoll. Avant d’assurer que Washington, qui vient de renforcer son alliance avec Manille, passerait à l’action. «A partir de Scarborough, on peut surveiller les mouvements vers la base navale de Subic Bay, qui redevient un port de premier plan dans le contexte de l’accord militaire entre les deux pays, précise François-Xavier Bonnet. Sans cet atoll, les Chinois ne peuvent plus revendiquer les trois quarts de la mer de Chine méridionale.»

Jusqu’à présent, Pékin est parvenu à développer sa stratégie du fait accompli en bâtissant sa «grande muraille de sable», selon le commandant américain de la flotte du Pacifique, Harry Harris. «C’est joué très finement, poursuit l’analyste Nadège Rolland, engagée sur ce terrain asiatique depuis une vingtaine d’années. La Chine a entamé ces chantiers en déclarant bâtir des avant-postes civils pour des opérations de sauvetage. Mais dans sa politique de petits pas pour vaincre sans combattre, elle a avancé ses pions en militarisant des îlots. Elle se situe toujours à la limite de l’escalade, elle peut la provoquer sans la déclencher elle-même. Tout cela fait dire aux Japonais, non sans raison, que nous sommes face à une zone de conflit gris. La réponse est d’autant plus compliquée à apporter.»

Tout laisse penser que le régime chinois va tenter de maintenir un statu quo qui le favorise. L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) affiche ses divisions et ses atermoiements jusqu’à la caricature. Et les Etats-Unis entrent en campagne électorale, loin, très loin de Scarborough. Pékin pourrait également profiter du moment pour pousser un peu plus ses pions dans la région. Déjà, plus au nord, en mer de Chine orientale, les autorités japonaises ont constaté des intrusions plus nombreuses de navires dans ses eaux. Dans les airs, les Sukhoi 30 chinois et les F-15 nippons se font face dans des patrouilles de routine de plus en plus risquées.

http://www.liberation.fr/planete/2016/07/08/chine-meridionale-bras-de-fer-pour-un-bras-de-mer_1465039

 

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