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Guerre du Vietnam. L’agent orange au banc des accusés

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Ancienne résistante vietnamienne, Tran To Nga intente un procès aux multinationales engagées dans la production du défoliant.

La vie dans le maquis laisse des traces. Du haut de ses 74 ans, Tran To Nga, petit bout de femme aux cheveux gris, n’a rien perdu de la ténacité qui l’habitait lorsqu’elle fut poussée par la guerre sur la piste Hô Chi Minh en tant qu’agent de liaison du Front national de libération du Sud-Vietnam. Du temps de la résistance, dit-elle, la montagne révélait le caractère profond de chaque être humain. C’est aujourd’hui un double combat qu’elle mène : pour la justice et la reconnaissance de l’un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité. Il y a plusieurs années, elle lance une procédure judiciaire contre vingt-six multinationales de la pétrochimie, dont Monsanto et Dow Chemical, engagées dans la production de l’agent orange, ce défoliant déversé par l’aviation américaine entre 1961 et 1971.

À l’époque de la guerre, à peine arrivée dans la jungle, sans expérience, elle reçoit une mystérieuse « poudre liquide » venue du ciel. Elle suffoque, tousse. La dioxine produit ses premiers effets. Lors d’une marche de quinze jours, elle est de nouveau exposée à un épandage. La forêt est réduite à néant et Tran To Nga est miraculée. Mais elle ressentira toute sa vie dans sa chair les effets de ces déversements chimiques. Sa première fille, née en 1968, a la peau qui part en lambeaux quelques jours après la naissance. Viêt Haï cesse de grandir et respire de plus en plus difficilement. Sa fille est condamnée par la tétralogie de Fallot, effet tératogène avéré, et meurt à l’âge de 17 mois. Ses deux autres enfants, nés dans la forêt et en prison, souffrent respectivement d’alpha-thalassémie, une maladie du sang, et de chloracné, qui affecte la peau. Nga porte les mêmes stigmates : des nodules incrustés sous sa peau, dans les vaisseaux sanguins, le cœur et les poumons.

Malformations congénitales et cancers dus à la dioxine

C’est un combat de David contre Goliath. Les puissantes multinationales savent s’entourer et font traîner la procédure en longueur, déterminées à faire comprendre que Tran To Nga ne peut rien contre ces géants industriels. Il y a encore peu de temps, le chiffre d’affaires de Dow Chemical dépassait le PIB du Vietnam. Après mille astuces juridiques, une audience cruciale est néanmoins attendue demain, en France, grâce à sa double nationalité. Et le procès pourrait franchir une nouvelle étape alors que le tribunal de grande instance d’Évry recevra les conclusions des vingt-quatre entreprises toujours poursuivies. Les juges sont ensuite chargés d’établir un calendrier. « C’est sans conteste une audience cruciale, car jusqu’alors la partie adverse a tenté des manœuvres dilatoires pour gagner du temps. Les mutinationales peuvent compter sur les plus grands cabinets d’avocats de la place de Paris quand Tran To Nga est défendue par un seul cabinet, celui de Me William Bourdon. Ce sera de toutes façons un long combat d’experts entre les deux parties », explique André Bouny, fondateur du Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange (CIS). Il est probable que le tribunal demande des expertises médicales contraires afin de prouver que les pathologies présentées par Tran To Nga sont bel et bien liées à une exposition à la dioxine TCDD.

Les multinationales ont néanmoins plus d’un tour dans leur sac. « Elles tenteront certainement d’expliquer que l’agent orange n’est pas un poison mais un simple désherbant dont l’utilisation est autorisée. Ce que conteste unanimement la communauté scientifique internationale », souligne encore André Bouny. C’est exactement l’argumentaire qui avait conduit, en 2004, la cour de justice américaine à refuser de se saisir de la plainte de trois millions de victimes regroupées au sein de Vava (The Vietnam Association for Victims of Agent Orange/Dioxin, l’association vietnamienne des victimes de l’agent orange/dioxine). Suite à un recours, la Cour suprême a également exonéré les multinationales de poursuites, ôtant ainsi toute possibilité de reconnaître les crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Dès 1970, cinq ans avant la fin du conflit au Vietnam, une conférence internationale à la faculté d’Orsay avait pourtant fait état de malformations congénitales et de cancers dus à la dioxine. Cela n’empêcha pas les B-52 américains de continuer à déverser leur pourriture sur les Vietnamiens.

En 1980, Hanoï crée la commission 10-80 qui met en relation la dioxine et les pathologies développées au Sud-Vietnam parmi les vétérans et les enfants nés handicapés. Problème, le coût des analyses de sang pour détecter la présence de dioxine chez l’être humain avoisine les 2 000 dollars. Pour Tran To Nga également, la procédure se révèle extrêmement onéreuse. En août 2010, la vice-présidente de l’Assemblée nationale du Vietnam déclare que son pays compte 4 millions de personnes contaminées. Le Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange fait appel à la solidarité afin de couvrir les frais liés à la mobilisation d’une vingtaine d’huissiers français et états-uniens, la notification par parquet diplomatique, la traduction et la certification de l’ensemble des documents. En 2006, la justice sud-coréenne condamnait Dow Chemical et Monsanto à verser des dommages et intérêts à des milliers d’anciens combattants de la guerre du Vietnam. Un tel jugement sera-t-il possible aujourd’hui, en France ?

http://www.humanite.fr/guerre-du-vietnam-lagent-orange-au-banc-des-accuses-628447

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