La France, importateur de produits du Vietnam

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La France, importateur de produits du Vietnam

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La France entend développer ses relations de commerce avec l’étranger et devrait donc adopter plusieurs démarches en ce sens, notamment en mettant en œuvre des programmes de promotion du commerce avec les pays de cette région dont le Vietnam.
Nguyên Canh Cuong, conseiller au commerce de l’ambassade du Vietnam en France, a accordé à l’Agence Vietnamienne d’Information une interview sur la situation économique de la France et la coopération franco-vietnamienne.

Quelle est votre évaluation de l’économie française en 2012 ?

Selon plusieurs médias, l’économie française a connu de nombreuses difficultés en 2012 et ses perspectives ne seraient pas très prometteuses. Mais certains spécialistes, de même que des entrepreneurs, estiment que le tableau de l’économie française n’est pas si sombre que cela.

Lors des huit premiers mois de l’année, la production industrielle a augmenté de 1,5% par rapport à la fin 2011, ce qui est un signe positif, et lors du dernier trimestre, de 0,1% en glissement annuel. Elle varie suivant les secteurs, la plus forte croissance revenant à ceux des équipements électriques et électroniques, de la mécanique et des équipements de transport. Concernant l’investissement, les investisseurs ont toujours eu confiance sur le maintien de la croissance économique.

L’investissement dans la production industrielle s’est maintenu globalement avec une estimation de +5% pour toute l’année, même s’il est inférieur aux 12% de 2011. Mais sectoriellement, celui réalisé dans les services d’ébénistérie, l’industrie pharmaceutique et de la chimie, a diminué de 1%, alors que dans les équipements de transport, il a augmenté de 18%.

Les créations d’entreprises de septembre à novembre 2012 ont baissé de 8% en glissement annuel. Fin novembre, le tissu économique était composé de 513.496 entreprises, soit une croissance 1,2%, dont 146.788 PME et 366.708 privées. Il s’agit de signes positifs dans une période difficile où les entreprises se restructurent ou réorganisent leur activité pour s’adapter aux évolutions du marché domestique comme international. Point notable également, le nouveau gouvernement a modifié ses politiques au regard des PME afin de relancer la création d’emploi.

La crise économique a des effets directs sur les choix de consommation des Français, comme dans le reste de l’Europe d’ailleurs... D’après vous, quelles gammes de produits seront les plus touchées, et cela aura-t-il une incidence sur le commerce entre la France et le Vietnam ?

Les difficultés économiques en France ont bien sûr une conséquence directe pour tous les pays qui y exportent leurs biens. La France importe nombre de produits d’exportation majeure du Vietnam vendus à des prix modérés, lesquels patissent de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs de faible et moyen revenus. En revanche, les produits hauts de gamme ne connaissent quasiment pas de difficultés.

Parmi les produits en forte croissance, il faut souligner les téléphones portables et autres pièces d’électronique. Dans les deux années à venir, leur exportation devrait atteindre son apogée en raison de la demande croissante en France, en particulier de téléphones Samsung qui sont fabriqués au Vietnam. D’autres produits ont une place importante comme ceux de décoration intérieure, les ustensiles ménagers, le textile, l’habillement dont le prêt-à-porter, les produits aquatiques, le café...

De son côté, le Vietnam importe des produits pharmaceutiques, des cosmétiques, des appareils de mécanique de haute précision, des équipements énergétiques et pour les véhicules, de la haute couture et du vin. Finalement, le commerce bilatéral devrait atteindre près de 3,3 milliards d’euros en 2012, dont 2, 6 milliards d’exportations vietnamiennes.

2013 est l’Année Vietnam-France et France-Vietnam pour célébrer le 40e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Quelles activités ou programmes devraient être organisés pour donner un nouvel élan à la coopération commerciale entre les deux pays ?

Les entreprises françaises, connaissent peu le Vietnam et ses entreprises, aussi est-il nécessaire de davantage présenter leurs capacités et potentiels ainsi que, plus généralement, le développement économique au Vietnam. Elles seront ainsi en mesure de les approcher pour importer nos produits et nouer des partenariats.

Pour cela, les gouvernements et autorités locales devraient prendre des mesures de promotion des échanges entre entreprises et, plus largement, du commerce bilatéral, en coordination avec le Service au commerce de notre ambassade. Ce dernier a en effet une place privilégiée dans le développement de nos relations économiques, d’autant que les opportunités de croissance de nos échanges demeurent non négligeables en dépit des difficultés économiques, et plus encore en cas de signature de l’accord de libre-échange Vietnam-UE actuellement en négociation. Les entreprises vietnamiennes et françaises disposeront alors de meilleures conditions pour leurs affaires...

La France aide-t-elle le Vietnam dans les négociations de l’accord de libre-échange avec l’UE, et quel rôle peut-elle avoir dans ce cadre ?

La France, qui est l’un des fondateurs de l’UE, nous a soutenu lors du premier tour de négociations en octobre dernier à Hanoi. Pour des raisons économiques aussi, elle a un rôle important dans l’élaboration des politiques de commerce de l’union.
Par ailleurs, l’Asie du Sud-Est est l’une des priorités de sa stratégie de coopération commerciale, bilatérale comme multilatérale...

La France entend développer ses relations de commerce avec l’étranger et devrait donc adopter plusieurs démarches en ce sens, notamment en mettant en œuvre des programmes de promotion du commerce avec les pays de cette région dont le Vietnam. Je souhaite que la France continue de soutenir le Vietnam dans ses négociations avec l’UE, ne serait-ce que pour parvenir plus rapidement à la signature de cet accord qui est un moyen privilégié pour les entreprises vietnamiennes et françaises d’accéder à leurs marchés respectifs.

Source: le Courrier du Vietnam
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