Français du monde. Le Mékong hors des sentiers battus

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Benoît Perdu et son épouse: navigation sur le Mékong en sampan (Photo Kristin Drenzec)

Le normand Benoît Perdu propose de découvrir ce mystérieux triangle entre Vietnam et Cambodge, que les grands flux touristiques laissent de côté.

Ici, on ne parle pas de Mékong, on dit juste le delta

Benoît Perdu vit au milieu de cette immensité de terre et d’eau grande comme 1/5e de la surface de la France, et peuplée de 20 millions d'habitants. C'est presque un pays à lui tout seul, entre Vietnam et Cambodge, le long de sept bras et de petites rivières qui serpentent dans la verdure, entre les villages sur pilotis et les marchés flottants. Le Français propose des croisières, en général d'une nuit : "On a une petite flottille de trois bateaux en bois. Le premier était une barge à riz qu'on a reconvertie. On a fait construire les deux autres dans un chantier naval à côté d'ici, d'après des dessins originaux et en respectant la tradition."


Le Bassac aux abords d'un marché flottant.   (MORGAN OMMER)

Ici, c'est Cân Tho, le chef-lieu du delta

Benoît Perdu s'est lancé en 2003, entraîné par son épouse, vietnamienne. Aujourd'hui, 170 personnes travaillent avec eux. A terre, le couple a un petit hôtel et deux restaurants : "Il y a 12 membres d'équipage par bateau. Il faut s'occuper de la buanderie, organiser tous les portionnements pour la cuisine, et que les choses restent dans un standard de qualité qui tienne la route."

L'entreprise reçoit 8 à 9 000 clients par an, "des gens qui ont gardé l'échelle humaine dans une culture européenne, même s'ils sont très internationaux."  Certes, les débuts ont été durs : "On a tiré le diable par la queue pendant quelques années. On accueillait une, deux ou trois personnes à chaque fois, pas de quoi remplir le bateau ou payer le fuel."

Les cabines sont rustiques mais authentiques. Même le pain est pétri et cuit à bord. Plusieurs tour-opérateurs proposent des séjours et des circuits au Vietnam, comme le voyagiste français Salaün Holidays.


Le Bassac navigue sur le Mékong.  (MORGAN OMMER)

L'eau et la terre

Benoît Perdu, né à Dieppe, en Normandie, est arrivé au Vietnam en 1992. "J'avais travaillé avec des Vietnamiens en France, explique-t-il, dans une bibliothèque, des gens extrêmement accueillants. Je me suis dit "s'il y a un pays plein de Vietnamiens, ça doit être fantastique !"

 Ingénieur électricien mécanicien, il n'a pas déchanté depuis. D'abord employé en grande chaudronnerie dans les mines de charbon du nord, il passe au sud pour un terminal gazier avec Total. L'aventure durera quatre ans. Le Français préfère lâcher une carrière internationale dans le pétrole pour rester au Vietnam.


Un village des rives du Mékong vu du pont du Bassac (Photo Kristin Drenzec)

Puis vient le Mékong

"On n'a jamais eu faim dans le delta, les gens ne sont pas inquiets, témoigne-t-il. Du coup, il y a cette espèce de culture mixte entre les Vietnamiens et les Khmers, avec une tradition d'accueil." Le couple a trois filles. Les deux aînées sont en Europe : "Elles ont passé toutes leurs études dans une école vietnamienne pour construire leur identité. Elles sont ensuite rentrées dans un système plus international. Elles sont aujourd'hui toutes les deux étudiantes à Édimbourg, en Écosse."

Le Mékong, c'est l'eau et aussi la terre. Avec un ami historien, et au bout de 20 ans seulement, Benoît Perdu a redécouvert le delta en en faisant le tour à moto. Lui qui croyait le connaître comme sa poche...

(Source info: www.francetvinfo.fr)

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