La 1ère édition du prix littéraire "Choix Goncourt du Vietnam"

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La 1ère édition du prix littéraire "Choix Goncourt du Vietnam"

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Les étudiants lisent une sélection de romans proposés par l’Académie Goncourt, puis débattent entre eux pour élire le lauréat. Photo VOV

Le lancement du Choix Goncourt du Vietnam s’inscrit donc dans une stratégie de consolidation de la coopération académique, éditoriale et culturelle franco-vietnamienne. Une vingtaine d’étudiants ont été sélectionnés, issus de quatre prestigieux départements de français ou de pédagogie, à Hanoï, Ho Chi Minh Ville, Hue et Danang.

Les étudiants lisent les ouvrages proposés par l’Académie Goncourt (trois romans francophones: "Vivre vite" de Brigitte Giraud, "Une somme humaine" de Makenzy Orcel et "Les presque sœurs" de Cloé Korman). Des ateliers ont été organisés pour les aider à développer une méthodologie d’analyse littéraire et d’approche critique. Les ateliers peuvent aussi mettre l’accent sur le plaisir littéraire (écriture créative).

Les étudiants sont réunis à l’occasion d’un séminaire de 3 jours, qui s’est tenu à Hué, l’ancienne capitale impériale, du 18 au 20 août et au terme des échanges et des rencontres sélectionnent le lauréat Goncourt Vietnam. Le lauréat du Prix Goncourt Vietnam sera convié pour venir à la rencontre de son public.


Arnaud Pannier (4è gauche), attaché de coopération éducative à l’Ambassade de France au Vietnam avec des étudiants de l'Université de Hanoi. Photo VOV

Arnaud Panier, attaché de coopération éducative à l’Ambassade de France au Vietnam nous explique tout d’abord le pourquoi de ce séminaire.

Arnaud Panier: L’Académie Goncourt préside tous les ans la remise d’un prestigieux littéraire que tout le monde connaît, le prix Goncourt, et sélectionne une petite liste d’ouvrages qui sont considérés dans la rentrée littéraire. C’est-à-dire que chaque année en France, à peu près au mois de septembre, il y a 500-600 ouvrages qui sont publiés et dans tous ces ouvrages, on sélectionne un petit nombre d'ouvrages qui font l’objet d’une lecture attentive par un jury critique. Et ce jury va sélectionner le prix Goncourt. Alors le prix Goncourt est l’un des nombreux prix littéraires qui est délivré en France.

Ce prix existe depuis assez longtemps, 100 ans je crois. Et donc, de fait, progressivement, il y a d’autres actions qui sont développées, notamment une action qui est à l’internationale, ça s’appelle le choix Goncourt d’un pays. Et donc pour la première fois cette année, nous avons organisé le choix Goncourt du Vietnam. Alors quatre universités se sont impliquées dans ce projet. Et nous avons organisé aujourd’hui à Hué le moment de sélection du “Choix Goncourt du Vietnam”.

Journaliste VOV: Comment avez-vous organisé et planifié les différentes étapes de ce séminaire?

Arnaud Panier: La première étape et qu’on se rapproche de l'Académie Goncourt. On leur demande, effectivement, la short liste qui nous est proposée. Donc, l’Académie Goncourt nous a remis une short liste d’ouvrages, une courte liste d’ouvrages. Et ce sont ces ouvrages que nous avons commandé et puis remis aux différents étudiants qui ont participé à ce projet. Alors les étudiants ont eu à peu près six mois cette année pour lire les œuvres au programme. Ensuite, l’Ambassade a essayé d’organiser un certain nombre d’actions pour aider les enseignants à rendre le processus un peu dynamique. Nous avons demandé à des intervenants, à des traducteurs, à des dessinateurs, à différents experts dans le domaine de l’édition ou dans le domaine de la critique littéraire d’intervenir dans les universités. Et puis, à Hué, pendant 3 jours, nous nous sommes donc réunis et nous avons organisé la phase de choix.


Une séance de débat entre les étudiants - Photo VOV

Après deux jours de débats, nous avons finalement opéré le processus jusqu’au choix final. Il y a encore une étape, mais qui est en dehors du choix Goncourt, qui est la consécration de ce choix, c’est-à-dire qu’en décembre, nous allons inviter l’écrivain qui a remporté le choix Goncourt du Vietnam pour lui permettre à la fois de rencontrer les étudiants qui ont fait le choix et puis d’intervenir dans les universités, d’animer des débats d’idée, d’aller présenter son ouvrage, peut-être éventuellement de rencontrer des professionnels en vue de la traduction de cet ouvrage.
Bref, pour rendre les choses un petit peu concrètes, nous allons solliciter l’auteur pour lui demander de venir nous rendre visite.

Journaliste VOV: Quel est le résultat?

Arnaud Panier: Les étudiants ont eu des débats très intéressants dans un français très remarquable. Les étudiants ont sélectionné l’ouvrage “Une somme humaine” de Makenzy Orcel, cet auteur haïtien, qui est le premier choix du Vietnam. Alors c’est un bel honneur, j’espère, qui lui a été fait. J’espère qu’on aura l’occasion de le rencontrer prochainement au Vietnam.

Journaliste VOV: Quel est votre avis sur les étudiants qui ont assisté à ce séminaire?

Arnaud Panier: J’ai été tout à fait impressionné pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils ont lu plus de mille pages en français en 6 mois, et il faut  que ce n'est pas quelque chose de facile. Il n’y a pas beaucoup de gens en France qui lisent mille pages pendant 6 mois. Donc, franchement, bravo à ces étudiants d’avoir fait cette performance.

J’ai été heureux de la qualité des débats des étudiants qui ont vraiment joué le jeu, c’est-à-dire qu’ils ont été vraiment dans les échanges, dans l’argumentation, dans la recherche du consensus aussi. Ils ont véritablement cherché à être pointus et critiques pour observer dans le contexte vietnamien quelle était l'œuvre la plus adaptée pour être le choix Goncourt. ça, c’est important parce que si on fait un choix Vietnam, c’est parce qu’il faut que l'œuvre dise quelque chose dans le contexte où elle a été lue. Et effectivement, ce qui est important, là, c’est que cet ouvrage “Une somme humaine” a été considéré comme l'œuvre qui parle le plus à un public. Alors, voilà, c’est ce travail qui a été fait.

Il y a une autre chose qui me fait plaisir, alors même que c’est une œuvre difficile et probablement l'œuvre la plus difficile en terme de style et d’écriture. Donc les étudiant vietnamiens n’ont pas été effrayé par la difficulté mais malgré la difficulté de l'œuvre, ont perçu cette œuvre comme la plus pertinente dans le contexte vietnamien. Donc ça aussi, c’est un critère qui me fait dire que les étudiants ont bien travaillé.

Une dernière chose, j’ai été très heureux de la qualité du français, tous les débats, tous les échanges en français. Voilà, c’est quand même une des conversations difficiles, au niveau des compétences techniques. Et malgré cela, les étudiants ont réussi, pendant 2 jours, à parler en français pour sélectionner une œuvre littéraire. Bravo à eux !

(Source info: vovworld.vn)

 

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