Un petit air québécois au musée d’Ethnographie

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Un petit air québécois au musée d’Ethnographie

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Photo : Mathieu Poulin-Lamarre

Dans le cadre de leur stage annuel au Vietnam, les étudiants du Cégep de Sherbrooke, au Québec, ont travaillé au musée d’Ethnographie. Cette année, en seulement deux journées, ils ont pu lancer un nouveau projet, projet inscrit dans le cadre d’un partenariat particulièrement prometteur. Mathieu Poulin-Lamarra, qui est le professeur d’anthropologie de tous ces jeunes Québécois, nous explique les tenants et les aboutissants du projet en question. Il est accompagné de deux de ses étudiants.

Mathieu Poulin-Lamarre : L’année dernière, on a conclu le projet qu’on avait commencé en 2012, projet qui consistait à produire pour des jardins extérieurs des audio-guides, pour les maisons des minorités ethniques. Pour chacune des maisons, on produisait des visites destinées au public francophone, pour faciliter la visite, donner des informations ethnographiques, et aussi mettre en valeur certains éléments et expliquer leurs fonctions, leurs sens, comment ils étaient perçus et utilisés par les groupes ethniques. Donc, l’an dernier on a terminé la maison Ha Nhi, le tombeau Co Tu, le tombeau Giarai, et aussi la pirogue Khmer. Cette année, le musée nous a demandé de procéder à l’évaluation des maisons pour vérifier si les éléments qui étaient disposés à l’intérieur étaient agréables pour les visiteurs... On s’est mis en petits groupes pour regarder un peu le comportement des visiteurs dans les maisons. Ce qui nous intéressait, c’était de savoir quel élément attirait l’attention et quel élément était ignoré par les visiteurs. Est-ce que les affiches, des informations sont lues, est-ce qu’il y a assez d’éclairage, est-ce que les gens semblent avoir du plaisir à visiter les différentes maisons ?... Suite à cette observation-là, on a pu produire un rapport pour aider le musée à améliorer, autant que possible, les maisons. Cette année, on a fait 4 maisons particulières : la maison Cham, la maison Ede, la maison Thaï, et celle des Bahnar.

VOVworld : Plus précisément, quelles étaient les démarches ?

Mathieu Poulin-Lamarre : Principalement c’était de l’observation. On se postait à l’intérieur ou à l’extérieur des maisons et on observait le comportement des visiteurs en faisant attention aussi à voir si les touristes étrangers visitaient les maisons de manière particulière par rapport aux touristes vietnamiens. Parce que souvent les installations sont prévues pour les touristes vietnamiens et les étrangers ont des comportements et des intérêts différents. Donc c’est pour ça que notre implication était importante pour le musée, avec notre regard aussi, étranger, un regard extérieur.

VOVworld : Alors quelles étaient vos remarques ?

Mathieu Poulin-Lamarre : Par exemple, on remarque que les touristes français sont très très attentifs aux panneaux d’informations. Donc chaque fois qu’il y a des panneaux d’informations, ils vont directement vers ça, ils veulent apprendre plus sur la maison, sur les objets. On remarquait aussi que certains touristes s’asseyaient dans les maisons, prenaient du temps pour apprécier l’atmosphère. Les touristes vietnamiens, on sentait qu’ils étaient plus relaxs dans leur visite, les étrangers marchaient, regardaient un peu partout et sortaient aussi rapidement.

VOVworld : Qu’avez-vous suggéré au musée ?

Mathieu Poulin-Lamarre : On a suggèré certaines choses, notamment de mieux expliquer certaines façades des maisons, qui étaient intéressantes, comme par exemple la décoration, les motifs... Il manquait d’information à ce niveau-là. On a suggéré aussi au musée, dans certaines maisons, d’ajouter des objets qui pourraient servir à faire comprendre mieux la vie des minoritaires. Certaines maisons étaient très bien garnies en objets utilisés par les minoritaires, et dans d’autres, il y en avait presque pas. Donc ce qu’on suggère, c’est qu’il y en ait dans plusieurs maisons un peu plus, pour permettre aux visiteurs de mieux apprécier aussi. On a souligné aussi l’importance de recadrer les maisons dans le village. A quoi ressemble un village Mong, un village Dao, par exemple, est-ce que les maisons sont disposées d’une manière particulière les unes par rapport aux autres ?…


 
VOVworld : Et pour vous, Louis-Emile et Marguerite, qu’est-ce que vous avez appris à travers votre travail au musée ?

Louis-Emile Massé-Bourassa : Ce qu’on a appris, c’est en fait une belle expérience d’observation du comportement humain. Nous sommes des étudiants en sciences humaines qui s’intéressent au comportement humain. Donc le fait de pouvoir être ici dans un musée d’ethnographie, et de pouvoir regarder des gens d’ici, des gens d’ailleurs, et les améliorations qui peut être apportées au musée. C’est très intéressant et ça nous permet de développer notre sens de critique et notre sens d’information.

Marguerite Proulx : C’était vraiment intéressant, justement, parce que, en comparaison avec le Québec, c’est complètement différent. Tout ce qu’on voit, c’est nouveau. Et c’est un peu pour ça que les informations, c’est un peu triste d’en avoir moins, parce que nous voyons tellement d’objets, mais nous ne savions pas vraiment à quoi ils servaient. Il y avait, supposons, un texte d’informations sur un objet, mais il y avait 15 objets dans la pièce, donc on a appris beaucoup, mais s’il y avait eu plus de textes, on aurait pu en apprendre tellement plus.

Louis-Emile Massé-Bourassa : C’était intéressant de voir l’infrastructure et l’architecture des maisons. Après, c’est intéressant en apprenant un peu plus sur les habitants et les habitudes des gens qui y habitaient. Pour la structure et la construction, l’architecture, l’art, qui venaient de celles-là, c’est vraiment intéressant et même impressionnant. Je pense à la maison des Bahnar, une maison longue avec un toit vraiment haut. Pas seulement nous, mais aussi tous les gens qui rentraient dans cette maison ont été très impressionnés. Des trucs comme ça, on ne voit pas au Québec. Donc, vraiment intéressant de voir toute autre culture, toute autre architecture et de voir la diversité comme ça de plusieurs ethnies au Vietnam.

Hoa Ha

(Source info: VOVworld)

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